Pays membres : Bénin, Burkina Faso, Comores, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Libye, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Nigéria, République centrafricaine, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tchad, Togo, Tunisie
La CEN-SAD occupe la deuxième place en matière d’ouverture des régimes de visa en 2023, aux côtés de la SADC ; sa note a légèrement évolué par rapport à l’année dernière, même si celle de la SADC s’est dégradée. Étant la CER qui compte le plus grand nombre d’États membres, dont beaucoup sont également membres de la CEDEAO, la CEN-SAD peut se targuer d’une moyenne d’ouverture des régimes de visa relativement élevée. Sept des dix pays les plus performants au titre de l’IOVA sont membres de la CEN-SAD et trois autres de ses membres figurent parmi les vingt premiers, cette année. Deux membres de la CEN-SAD – le Bénin et la Gambie – figurent parmi les quatre pays les plus ouverts du continent, qui offrent tous une exemption de visa aux citoyens de tous les États africains. En revanche, six pays de la CEN-SAD – les Comores, Djibouti, l’Égypte, l’Érythrée, la Somalie et le Soudan – refusent toute exemption de visa, même pour les ressortissants des autres pays membres de la CEN-SAD. Certains d’entre eux maintiennent toutefois des politiques générales de visa à l’arrivée.
En matière de réciprocité de l’exemption de visa, la performance de la CEN-SAD se situe dans la moitié inférieure des CER du continent : dans à peine 32 % de l’ensemble des possibilités de voyage entre les États membres de la CEN-SAD les citoyens de deux pays de la Communauté sont exemptés de présenter un visa pour entrer sur le territoire d’un autre État membre. Aucun État membre de la CEN-SAD n’a modifié sa politique d’entrée sans visa au cours de l’année écoulée, et seuls quelques États sont passés de l’exigence d’un visa avant le voyage à la délivrance d’un visa à l’arrivée. Par conséquent, dans près de la moitié des possibilités de voyage, les citoyens d’un pays de la CEN-SAD doivent obtenir un visa avant de se rendre sur le territoire d’un autre pays membre. Ces restrictions persistent alors que la libre circulation des personnes, des biens et des services est un objectif central du Traité révisé de la Communauté des États sahélo-sahariens (article 3, « Objectifs de la Communauté »).
La politique de visa plus contraignante de certains États membres de la CEN-SAD à l’égard des ressortissants d’autres États membres qu’à l’égard des ressortissants de pays extérieurs à la CEN-SAD peut s’expliquer par l’appartenance de ces États à plusieurs CER. Les politiques de certaines CER en matière de liberté de circulation dans la région sont plus libérales que celles de la CEN-SAD ou sont appliquées plus largement. Le protectionnisme national pourrait également expliquer cet écart. Comme indiqué précédemment dans ce rapport, les politiques de visa des pays à faible revenu et à revenu moyen inférieur ont tendance à être plus libérales que les politiques de visa des pays à revenu plus élevé, dont certains utilisent des régimes de visa stricts pour freiner la migration à destination de leur territoire. Dans la CEN-SAD comme dans de nombreuses autres CER, la comparaison du classement des pays dans l’indice IOVA avec la note de réciprocité de leur CER révèle qu’un classement élevé dans l’indice IOVA n’indique pas nécessairement une plus grande réciprocité en matière d’exemption de visa au sein de la région. Par exemple, le Bénin et la Gambie obtiennent tous deux une note IOVA parfaite, mais la réciprocité en matière d’exemption de visa au sein de la CEN-SAD n’est que de 32%. En outre, les privilèges de voyage sans visa offerts par le Bénin et la Gambie bénéficient d’une réciprocité de la part de seulement 13 pays sur les 23 membres de la CEN-SAD. La Côte d’Ivoire, le Niger et le Sénégal ne sont pas aussi bien classés que le Bénin et la Gambie, mais leurs politiques d’exemption de visa bénéficient du plus grand nombre de réciprocités dans la région de la CEN-SAD.